Le Maroc prépare une stratégie pluriannuelle d’amélioration du climat des affaires 2020-2025. Ce chantier sera investi courant 2019, a annoncé Saâdeddine Elotmani, Chef du gouvernement, lors de la dixième réunion du Comité national de l’environnement des affaires, tenue vendredi 8 décembre à Rabat.

Elaborés jusqu’ici annuellement, les différents plans d’action du CNEA « ne s’inscrivent pas nécessairement dans une vision globale » et ne constituent pas « des réactions structurées et priorisées aux principales contraintes au développement du secteur privé », souligne le dernier rapport du Comité.  

D’où l’intérêt d’une stratégie à « moyen terme » qui devra « se baser à la fois sur un diagnostic de la situation actuelle des contraintes du secteur privé et sur une analyse des bonnes pratiques internationales ».

« Les priorités peuvent changer », estime Thami Elmaaroufi, coordinateur du secrétariat permanent du CNEA. « Le futur plan d’action doit donc « être agile, revu et corrigé régulièrement », ajoute ce conseiller du Chef du gouvernement. 

Ainsi, l’élaboration de la stratégie sera basée sur une remontée d’informations continue, et ce à travers les mécanismes suivants :

- Les engagements du programme gouvernemental relatifs au développement de l’entreprise marocaine ;

- Les actions prioritaires proposées par la CGEM pour le développement des entreprises ;

- L’enquête globale et approfondie tous les cinq ans sur le climat des affaires et des entreprises

- Le baromètre du CNEA sur l’environnement des affaires à fréquence régulière ;

- La plateforme électronique permettant aux entrepreneurs et chefs d’entreprises de s’exprimer par rapport aux contraintes et difficultés liées à l’environnement des affaires ;

- La plateforme électronique de suivi de l’image du Maroc dans les rapports internationaux traitant de l’investissement et du climat des affaires ;

Objectif top 50

Le CNEA a été créé en 2010.  A l’époque,  le Maroc était placé 128ème  au classement Doing Business sur le climat des affaires.

Huit ans plus tard, le Royaume pointe à la 60ème place. Un bond qu'on doit à de nombreuses réformes où le CNEA a joué le rôle de "catalyseur". L'exemple le plus récent est la refonte du livre V du code de commerce, texte dédié aux procédures de difficultés des entreprises. 

Pour le Comité, l’objectif désormais est de hisser le pays au cercle des 50 premières économies mondiales dans le classement 2021. Conçu par le secrétariat du CNEA, ce projet baptisé « programme TOP 50 » s’étale sur 3 ans. 

Le programme s’articule autour de 5 axes, dont l’amélioration du cadre légal et réglementaire, la simplification des procédures et leur dématérialisation, la création de guichets uniques et le renforcement de la transparence.