Pour les sociétés de services informatiques, la bonne nouvelle est que les entreprises marocaines investissent à nouveau dans les solutions de gestion et le système d’information. «Au moins 40% de notre chiffre d’affaires proviennent de nouveaux clients sur un marché qui devrait croître cette année de 15%», confirme le directeur général Europe du Sud de Sage, Laurent Dechaux. La filiale marocaine est rattachée à cette région.

La reprise de l’investissement informatique s’explique par plusieurs facteurs mais l’accélérateur vient de la transformation numérique. Celle-ci pousse les entreprises à se réadapter et les éditeurs, à se réinventer (sur le plan technologique) et à raccourcir la durée de renouvellement de leurs produits.

En plus de ce «défi numérique», les éditeurs informatiques doivent aussi affronter une pénurie des compétences sur le marché. Les développeurs et, en aval, les consultants qui assurent le service après-vente des solutions auprès des entreprises, sont introuvables sur le marché. Cette rareté exerce une pression à la hausse sur les salaires.

Attirés par de meilleurs salaires à l’étranger, beaucoup de jeunes choisissent d’émigrer (voir aussi L’Economiste n°5272 du 15/05/2018). Le manque des ressources humaines est clairement un frein à la croissance de Sage et de ses partenaires au Maroc, concède Laurent Dechaux.

«Le marché informatique est aujourd’hui plus favorable aux salariés qu’aux employeurs; nous assistons au même contexte du début des années 2000». La filiale marocaine de Sage va recruter au moins une quinzaine de personnes pour arriver à un effectif de soixante collaborateurs.

La gestion des données et le cloud sont deux axes qui émergent dans les attentes des entreprises. Pour Sage, l’objectif est de doubler le chiffre d’affaires dans trois ans. «Pour cela, il nous faut des solutions qui répondent aux attentes des clients, dynamiser le réseau des partenaires et trouver des RH afin d’accompagner cette croissance».

Le marché marocain représente à peu près 5% du chiffre d’affaires de la région Europe du Sud de l’éditeur, soit autour de 17 millions d’euros non compris les prestations facturées depuis Paris. C’est une part significative, relève Laurent Dechaux.

L’axe central de notre stratégie est de «libérer les héros de l’économie, les PME qui sont le cœur du réacteur de l’économie. Nos solutions visent à libérer la bande passante des entrepreneurs afin qu’ils se concentrent sur le développement de leur business».

Avec une centaine de partenaires installés au Maroc, la capillarité de son réseau est un des atouts de l’éditeur des logiciels de gestion en plus de sa forte présence chez les praticiens de l’expertise comptable dont certains se transforment en concurrents.

Sur la plupart des marchés, Sage a un fort positionnement sur les professionnels du chiffre qui sont des puissants prescripteurs de solutions de gestion auprès des PME. Des centaines de cabinets d’expertise comptable et de comptables agréés sont référencés chez Sage auxquels il faut ajouter des fiduciaires.

Source: L'économiste.ma